from ARTEX MTF AG
ARTEX MTF AG : Francis Bacon sera le premier artiste coté sur ARTEX avec Trois études pour un portrait de George Dyer
ARTEX MTF AG FRANCIS BACON SERA LE PREMIER ARTISTE COTÉ SUR ARTEX
Londres, 31 mai 2023
ARTEX MTF AG ("ARTEX MTF" – www.artex-stockexchange.com) annonce que la première œuvre d'art admise à la négociation est « Trois études pour un portrait de George Dyer » (l’« Œuvre d'art »), un triptyque à l'huile sur toile peint par l'artiste britannique Francis Bacon en 1963. Il appartient à une série unique de cinq triptyques de portraits de Dyer que Bacon a réalisés entre 1963 et 1969, au sommet de sa carrière. Ce portrait est le premier de sa série de Dyer, qui deviendra sa plus grande muse. Il a été vendu aux enchères en mai 2017 pour près de 52 millions de dollars et sera proposé aux investisseurs à une valorisation attractive à partir d'environ 55 millions de dollars.
L’Œuvre d'art qui sera cotée par Art Share 002 S.A. (l’« Émetteur »), une société anonyme de droit luxembourgeois, est un véhicule de titrisation régi par la loi luxembourgeoise sur la titrisation. L'Émetteur organise l’introduction en bourse sous la forme d'actions ordinaires d'une valeur nominale de 100 dollars, qui seront réglementées, liquides et négociables sur ARTEX MTF.
L'Émetteur a déposé un Prospectus de cotation le 19 mai 2023 auprès de l'autorité de régulation financière du Luxembourg, la Commission de Surveillance du Secteur Financier. Le Prospectus de cotation sera publié sur www.artex-stockexchange.com au début de la phase de pré-commercialisation. Il concerne l'admission à la négociation et à la cotation sur ARTEX MTF, un système multilatéral de négociation (« SMN », tel que défini dans la directive européenne MiFID II) réglementé par l'Autorité des marchés financiers du Liechtenstein, des actions de classe B EUR émises.
L'Émetteur a l'intention de coter initialement sur ARTEX MTF 385 000 actions de classe B EUR correspondant à 70% de toutes les actions de classe B, à un prix en euros équivalent à 100 dollars par action, par le biais d'une offre secondaire uniquement (l' « Offre »). L'Offre n'est disponible que par l'intermédiaire des agents de placement (banques et courtiers), qui ont été désignés par l'Émetteur conformément à l'accord de placement. L'opportunité d'investissement sera présentée aux investisseurs potentiels durant la phase de pré-commercialisation, qui peut durer jusqu'à 4 semaines, et qui devrait se dérouler entre le 19 juin 2023 et le 19 juillet 2023. La phase de constitution du livre d’ordres devrait ensuite commencer le 5 juillet 2023 et se terminer le 20 juillet 2023. Enfin, il est prévu que l'admission à la négociation devienne effective et que les transactions commencent le 21 juillet 2023, sous le symbole boursier "BAC1EU" et le numéro international d'identification des valeurs mobilières ("ISIN") LU2583605592. Les conditions définitives de l'Offre et de l'admission à la négociation seront publiées une fois le placement conclu sur www.artex-stockexchange.com.
S.A.S. le Prince Wenceslas de Liechtenstein, cofondateur et président d'ARTEX, a déclaré : « C’est un grand privilège mais aussi une responsabilité de proposer un chef d’œuvre de Francis Bacon comme première cotation sur ARTEX. Trois études pour un portrait de George Dyer est l'un des triptyques les plus célèbres de l'histoire de l'art moderne, réalisé à l'apogée artistique de Bacon, au cours d'une période particulièrement turbulente et productive de sa vie. Bacon est le premier artiste à être dévoilé au public par ARTEX. En responsabilité, ARTEX a le devoir de fournir une plateforme d’échange équitable et totalement transparente, accessible et protectrice pour tous. ARTEX évolue dans l'un des cadres réglementaires les plus rigoureux afin de favoriser un niveau élevé de confiance. C'est essentiel pour les investisseurs, et pour continuer à voir d’autres œuvres d'art emblématiques être échangées sur la bourse ARTEX prochainement. »
Yassir Benjelloun-Touimi, cofondateur et directeur général d'ARTEX, a commenté : « Nous sommes ravis de proposer ce chef-d'œuvre de l'un des artistes les plus populaires du 20ème siècle, dans une ville qui l'a tant inspiré. La volonté d'innovation de Bacon l'a conduit à réinventer le genre du portrait, grâce à un réalisme unique, défiant la peinture à l'ère de la photographie. Bien qu'il ait bénéficié d'une forte reconnaissance publique et institutionnelle au cours de sa vie, le prix de la plupart de ses œuvres est resté hors de portée de la plupart des gens. ARTEX offre l'opportunité non seulement de revisiter son héritage, mais aussi de rendre son œuvre accessible à tous. De plus amples informations sur sa vie et son œuvre peuvent être consultées sur notre site web dédié disponible prochainement Artodyssey. »
ARTEX MTF offre un modèle de négociation qui est une négociation continue en relation avec des enchères. Elle commence par une vente aux enchères d'ouverture, suivie d'une négociation continue via un carnet d'ordres central et la négociation se termine par une vente aux enchères de clôture. Les participants au MTF sont des membres et des animateurs de marché, conformément à la réglementation, qui facilitent la négociation des actions de l'Émetteur avec une certaine liquidité.
ARTEX a conclu des partenariats avec des fournisseurs de services d'infrastructure boursière bien établis afin de garantir une expérience de négociation transparente et une plateforme de négociation solide. SIX fournira des services relatifs à la compensation ainsi qu'à l'alimentation en données de marché, tandis que le règlement se fera par le biais du pont offert par Euroclear et Clearstream. UnaVista, une entreprise du Groupe LSEG, aidera ARTEX à s'acquitter de ses obligations en matière d'échange d'informations et d'établissement de rapports avec les organismes de surveillance compétents.
Rothschild & Co agit en tant que conseiller financier d'ARTEX dans le cadre de l'introduction en bourse des œuvres d'art.
Trois études pour un portrait de George Dyer (1963) appartient à une série unique de cinq triptyques de portraits que Bacon a réalisés entre 1963 et 1969. Il s'agit non seulement du premier tableau de la série, mais aussi du tout premier des nombreux portraits que Bacon a peints de sa plus grande muse, quelques mois après leur rencontre.
L'œuvre présente trois vues du visage de Dyer légèrement en dessous de la taille réelle, dans ce format intime de 35,5 x 30,5 cm que Bacon venait d'initier un an avant de peindre ce triptyque, et qu'il a continué à employer à partir de ce moment-là. Le panneau central est une vue de face du personnage – comme c'est généralement le cas dans les petits triptyques de Bacon – flanquée de vues de trois quarts des côtés gauche et droit du visage de Dyer qui apparaissent comme presque symétriques.
Sur un fond sombre, la figure de Dyer émerge des ténèbres de sa propre psyché. Façonnés par des coups de pinceau dynamiques, les visages changeants sont rendus dans un flou semi-abstrait ; ils restent cependant reconnaissables. Sévèrement contorsionnés, ils révèlent l'angoisse mentale de Dyer et renvoient aux préoccupations générales de Bacon concernant la figure humaine, comme moyen de révéler plus encore la mortalité et le caractère éphémère de la vie.
Plus proches du muscle et du tissu que de la peau, ces représentations soulignent la fascination de Bacon pour le fait que le corps n'est que de la viande. Cette qualité charnelle est typique de l'œuvre de l'artiste. Dans le présent tableau, Bacon a accordé une attention particulière au traitement de la chair, notamment en utilisant une palette de couleurs variées allant du blanc, du carmin et du rose au vert, au gris et au brun. Ce n'est qu'à partir de ce moment que Bacon a commencé à se concentrer sur le potentiel de la couleur, alors que de la fin des années 1940 jusqu'au milieu des années 1950, le rendu de la chair était principalement monochrome dans son travail. Au début des années 1960, son style artistique évolue et sa technique atteint de nouveaux sommets. Les coups de pinceau dynamiques, vigoureux et fluides de la présente œuvre marquent un changement dans la pratique de Bacon et démontrent la maîtrise de la peinture par l'artiste.
Trois études pour un portrait de George Dyer est un excellent exemple de l'apogée artistique de Bacon. Elles ont été exécutées en 1963, alors que le peintre connaissait une carrière très active et des moments forts sur le plan personnel. L'installation dans son atelier de Reece Mews en 1961 – où il travaillera jusqu'à sa mort – lui apporte une certaine stabilité. Par ailleurs, au-delà de la reconnaissance institutionnelle croissante, son œuvre commence alors à être saluée par le public, comme en témoigne une première rétrospective à la Tate Britain en 1962, qui sera présentée au Musée Solomon R. Guggenheim de New York en 1963. Cette année-là, il rencontre George Dyer qui lui inspirera ses œuvres les plus puissantes. La peinture de Bacon devient alors plus sophistiquée et atteint une intensité maximale, comme le montre le présent tableau.
Ce triptyque reflète la manière dont Bacon a transcendé ses sources. Il a utilisé comme point de départ les images de Dyer qu'il avait commandées au photographe de Vogue John Deakin. La technique picturale de Bacon, qui peut être mise en évidence ici, donne une forte impression de mouvement, évoquant peut-être la dissolution de la figure avec une sensibilité morbide.
Parmi la série de cinq triptyques de portraits de tête représentant Dyer, l'œuvre en question est l'une des deux qui présentent un fond sombre, alors que les autres montrent un fond rose, violet ou beige ; et c'est la seule qui le représente sans son col blanc, comme si les têtes étaient désincarnées et privées de toute réalité spatiale ou temporelle. Presque symétrique, le présent triptyque est le plus équilibré de la série dans sa composition. Moins diluées que dans les autres, les têtes soutiennent des détails plus importants qui lui confèrent une esthétique plus nette, presque plus vigoureuse.
Ce tableau est un rare exemple de portrait de Dyer dans ce format intime, très chargé d'émotion, rappelant presque un objet privé, de dévotion. Par ailleurs, la sérialité chère à Bacon est ici démultipliée, puisque ce tableau est un triptyque appartenant à une série de cinq.
Provenance - Marlborough Fine Art Ltd, Londres - Roald Dahl, Great Missenden - Waddington Galleries Ltd, Londres - Collection privée, Paris - Christie's NY, 17 mai 2017, Lot 38 – B - Collection privée (acquise lors de la vente ci-dessus)
Expositions - British Paintings 1945-1970, Kunstnerforbundet, Oslo ; Kunstforening, Trondheim ; Kunstforeningen, Bergen ; Museum Narodowe, Varsovie ; Museum Narodowe, Poznan, et Museum Narodowe, Cracovie, janvier-juillet 1972, n.p., n° 10 (illustré). - Bacon-Freud : Expressions, Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence, juillet-octobre 1995, pp. 46-47 et 204, n° 11 (illustré en couleur). - Wounds: Between Democracy and Redemption in Contemporary Art, Moderna Museet, Stockholm, février-avril 1998, vol. 1, p. 171 ; vol. 2, n.p. (illustré en couleur). - Francis Bacon : Le Sacré et le Profane, Fondation Dina Vierny-Musée Maillol, Paris, avril-juin 2004, pp. 112 et 157 (illustré en couleur). - Francis Bacon : Portraits and Heads, Scottish National Gallery of Modern Art, Édimbourg, juin-septembre 2005, pp. 60-61, n° 29 (illustré en couleur). - Francis Bacon. Die Portraits, Hamburger Kunsthalle, Hambourg, octobre 2005-janvier 2006, p. 73, n° 28 (illustré en couleur). - Francis Bacon : A Centenary Retrospective, Tate Britain, Londres ; Museo Nacional del Prado, Madrid, et Metropolitan Museum of Art, New York, septembre 2008-août 2009, pp. 186 et 280 (illustré en couleur).
Portraits de George Dyer dans la production artistique de Francis Bacon Au lendemain de la guerre, alors que de nombreux artistes se tournent vers l'abstraction, Bacon choisit d'aller à l'encontre des tendances dominantes. Sa production créative porte essentiellement sur la figure humaine et se compose principalement de portraits - un genre qui n'était pas très populaire à l'époque.
Son but n'était pas seulement de représenter l'apparence physique de ses modèles, mais aussi de les explorer psychologiquement et de transmettre leur essence même. Ces représentations ont également servi de supports pour aborder les questions fondamentales de la condition humaine et, surtout, sa conscience de la mort. Par ce réalisme unique, Bacon cherchait également à remettre en question la peinture à l'ère de la photographie. En conséquence, Bacon a complètement réinventé le genre du portrait.
Répartis entre figures en pied et formats de tête, les portraits de Bacon représentent principalement ses amis proches et ses amants. Parmi eux, George Dyer occupe une place très importante. Le couple s'est rencontré à la fin de l'année 1963 et a partagé une relation passionnée mais aussi tourmentée pendant près de dix ans. Bacon est immédiatement attiré par ce jeune homme, apparemment fort mais fragile, au passé de petit délinquant. Les proportions harmonieuses et l'allure de Dyer sont une source d'inspiration constante pour Bacon, qui cherche à immortaliser son apparence, mais surtout sa psyché tourmentée. Dyer devient rapidement la personnalité la plus influente de la vie privée et artistique de Bacon. Sa figure domine les peintures de Bacon à partir des années 1960, alors que l'artiste explore plus que jamais le genre du portrait. Dyer est resté un sujet majeur de l'œuvre de Bacon après sa mort en 1971. Deux jours avant l'ouverture de l'exposition la plus importante de la vie de l'artiste au Grand Palais à Paris, il est retrouvé mort dans leur chambre d'hôtel, laissant Bacon rongé par le chagrin et la culpabilité. Dyer a laissé une marque permanente sur l'artiste, contrairement à ses autres muses et amants. Il apparaît dans plus de 40 tableaux au cours de la carrière de Bacon, qu'il s'agisse de grandes ou de petites toiles intimes. C'est à l'époque de leur rencontre, au début des années 1960, que Bacon met en place une structure habituelle pour ses portraits : soit le petit format de 35,5 x 30,5 cm pour les têtes, soit le grand format de 198 x 147,5 cm pour les personnages en pied. Ces toiles sont soit isolées, soit groupées par deux ou trois pour former respectivement des diptyques ou des triptyques.
Comme l'a déclaré Bacon en 1979, "les triptyques sont les choses que j'aime le plus faire". En effet, les triptyques de Bacon, à la fois épiques et intimes, ont largement défini sa carrière. Il a commencé à réaliser de petits triptyques de têtes dont chaque panneau mesure 35,5 x 30,5 cm en 1962, un an avant de peindre Trois études pour un portrait de George Dyer, juste après avoir appris la mort de son amant de l'époque, Peter Lacy, le jour de l'inauguration de sa première rétrospective à la Tate Gallery de Londres. Le format du triptyque - qu'il emprunte à l'art religieux - l'attire surtout pour sa sérialité, qui est un aspect important de l'œuvre de Bacon. En effet, tout au long de sa carrière, il multipliera les variations sur les mêmes sujets, comme ses papes, ses hommes en costume ou ses peintures de van Gogh. Les triptyques, qu'il considérait comme "le format le plus équilibré", rappellent les études photographiques d'Eadweard Muybridge sur la figure en mouvement, qui ont largement inspiré le peintre. En ce qui concerne les portraits, le format triptyque lui permet de montrer différents aspects d'un même visage, comme c'est le cas dans Trois études pour un portrait de George Dyer, ou de représenter des personnes différentes.
Bacon était célèbre pour avoir travaillé à l'écart de ses modèles afin de pouvoir déformer leur apparence autant que nécessaire. Il devait donc se fier à la fois aux photographies et à sa propre mémoire. Dans le cas de Dyer, il a compulsivement rassemblé une centaine de photos qui ont été retrouvées plus tard dans son studio de Reece Mews. Il les avait commandées à son ami, le photographe de Vogue John Deakin, et les a utilisées comme point de départ pour tous les portraits qu'il a réalisés au cours des années 1960 et 1970, comme Trois études pour un portrait de George Dyer. Il s'attache alors à déformer son sujet pour en saisir l'essence, transmettant une force expressive qui provient le plus souvent des propres émotions de l'artiste.
A propos de l'artiste : Francis Bacon Francis Bacon (1909-1992) est l'un des peintres les plus performants du 20ème siècle, marquant sans doute l'histoire de l'art. À l'écart de la tendance croissante de son époque vers l'art abstrait, la peinture de Francis Bacon défie toute classification. En effet, Bacon a créé un style artistique unique, à la frontière entre l'abstraction et la figuration. Cette singularité nécessite un traitement particulier, en dehors des modèles historiques et stylistiques. En outre, Bacon était autodidacte et n'a pas reçu de formation adéquate. Pourtant, son œuvre a été immédiatement acclamée par les spécialistes et les historiens, ainsi que par le public, pour son réalisme distinctif et troublant. Au lendemain de la guerre, sa peinture reflète les fragilités de l'humanité et transmet une angoisse existentielle, également enracinée dans son expérience personnelle. Bacon a surtout révolutionné le genre du portrait, qui lui permettait d'exprimer l'état psychologique de ses sujets en plus de représenter leur apparence physique.
Francis Bacon est né en Irlande en 1909 et est décédé à Madrid à l'âge de 83 ans. Il appartient à une génération qui a connu deux guerres mondiales et a été témoin de la violence générée par de profondes tensions politiques. Son père, le capitaine Anthony Edward Mortimer Bacon, a servi dans l'armée et a ensuite travaillé au ministère de la Guerre pendant la Première Guerre mondiale. Son travail a certainement sensibilisé le jeune Francis Bacon à la menace de la violence, l'empêchant de vivre une enfance paisible. La mère de Bacon, Christina Winifred Firth, était l'héritière d'une entreprise sidérurgique et d'une mine de charbon de Sheffield. Elle mène une vie mondaine, tandis que son fils, qui souffre d'asthme, est souvent livré à lui-même. Les relations familiales se sont compliquées lorsque Bacon a dû faire face à son homosexualité naissante, qui n'a jamais été acceptée par son père. Il est expulsé de la maison familiale en 1926, alors qu'il n'a que 16 ans.
Bacon quitte l'Irlande rurale et s'installe à Londres avec une allocation de 3 livres par semaine versée par sa mère. Bien qu'en proie à de graves difficultés économiques, il parvient à survivre en exerçant divers emplois de secrétaire et de cuisinier. En 1927, il part pour Berlin à la suggestion de son père, qui le confie à un parent dans une tentative infructueuse de le faire changer. Il séjourne ensuite dans une famille française près de Chantilly. Il y découvre les musées et les galeries, et commence à s'intéresser définitivement à l'art. Il passe l'année et demie suivante à Paris, où il voit l'exposition "Cent dessins de Picasso" et, à partir de ce moment crucial, il commence à concevoir ses premières aquarelles et ses premiers dessins. En 1929, il part pour Londres et entame une carrière de décorateur et de designer qui lui permet d'acquérir une notoriété et une clientèle intéressante. Néanmoins, dès l'année suivante, il abandonne le design pour se consacrer à la peinture. Ce changement radical est encouragé par sa participation à une exposition avec Jean Shepeard et Roy de Maistre, ses contacts artistiques les plus influents dans les années 1930.
En 1933, Bacon réalise ses premières peintures importantes, dont notamment La Crucifixion. Elle est immédiatement exposée à la Mayor Gallery, achetée par Sir Michael Sadler et reproduite dans Art Now de Herbert Read. À partir de ce moment, autant de satisfactions que de déceptions vont suivre, rendant la relation de Bacon avec l'art plutôt tourmentée. Au cours des années suivantes, bien que Bacon soit inspiré sur le plan artistique, il détruit presque toutes les peintures qu'il a réalisées par autocritique. Ce n'est qu'à partir de la fin des années 1950 qu'il en laisse subsister une quantité importante.
Les réactions du public sont diverses : certains n'apprécient pas les excès de Bacon, tandis que d'autres comprennent immédiatement son potentiel. En 1948, Alfred Barr acquiert Painting 1946 auprès de Brausen pour le Museum of Modern Art de New York, marquant ainsi le début de la reconnaissance internationale de Bacon. En novembre 1949, la marchande d'art allemande Erica Brausen organise la première exposition personnelle de l'artiste à la Hanover Gallery. À cette occasion, le critique d'art Robert Melville, qui fut également l'un des premiers biographes de Picasso, publie un article dans Horizon qui identifie Bacon comme un artiste majeur.
Très tôt reconnu comme l'un des principaux peintres de l'après-guerre, le succès de Bacon ne cessera de croître au fil des décennies. Tout au long des années 1950, il participe à de nombreux autres événements qui contribuent au développement de sa carrière internationale, comme la Biennale de Venise en 1954. Mais c'est au tournant des années 1960 qu'il fait une véritable percée : le 16 octobre 1958, il signe un contrat avec Marlborough Fine Art qui sera son représentant pour le reste de sa vie. En 1961, il s'installe également dans un studio au 7 Reece Mews, où il travaillera jusqu'à sa mort.
Les années soixante se sont révélées être la décennie la plus importante dans la carrière artistique de Bacon. Ses œuvres attirent les galeristes et les marchands d'art et commencent à être demandées par les musées les plus prestigieux. En 1962, la Tate Gallery de Londres lui consacre sa première grande rétrospective, qui sera ensuite présentée au Solomon R. Guggenheim Museum de New York. L'œuvre de Bacon commence également à attirer l'attention des artistes les plus établis, comme Pablo Picasso, qui est fasciné par le catalogue et se rend à l'exposition à Londres. La même année, David Sylvester, critique d'art et conservateur britannique, commence à réaliser une célèbre série d'entretiens avec Bacon sur la Radio BBC, favorisant sa promotion.
En outre, de nouvelles sources d'inspiration viennent enrichir sa réflexion artistique, puisqu'il rencontre George Dyer en 1963. Ce dernier devient son compagnon, mais aussi le protagoniste de ses œuvres les plus réussies, conçues entre les années 1960 et 1970.
L'œuvre de Bacon s'est répandue progressivement dans le monde grâce à une activité constante d'exposition. Lors de sa deuxième rétrospective à la Tate Gallery en 1985, le directeur de l'époque, Sir Alain Bowness, avait tellement apprécié son travail qu'il l'avait défini sans hésiter comme "le plus grand des peintres vivants".
L'asthme aggravé provoque chez Bacon de graves problèmes respiratoires et il meurt d'une crise cardiaque en 1992 à Madrid, laissant derrière lui un héritage artistique éternel.
Analyse du marché Figure dominante de la scène artistique britannique, Francis Bacon était déjà reconnu de son vivant comme l'un des peintres les plus importants du 20ème siècle par les musées et les spécialistes. Le développement du marché de ses œuvres a suivi la même tendance, faisant de Bacon l'artiste d'après-guerre le mieux coté aux enchères, avec son Triptyque 1976 vendu 86,2 millions de dollars en 2008. Depuis sa mort en 1992, trois de ses œuvres ont établi des records. L'actuel est détenu par Trois études de Lucian Freud (1969), vendu 142,4 millions de dollars en 2013. À l'époque, elle est devenue l'œuvre d'art la plus chère jamais vendue aux enchères ; elle s'est ensuite hissée à la septième place.
Le produit total des ventes pour le marché de Bacon sur une période allant de 1986 à novembre 2021 s'élève à 3,4 milliards de dollars. Les peintures de Bacon de la plus haute qualité appartiennent au haut de gamme du marché de l'après-guerre et du contemporain et sont recherchées par les collectionneurs les plus éminents dans ce domaine, quand elles ne font pas déjà partie de grandes collections publiques et d'institutions dans le monde entier.
Seules 580 peintures environ subsistent aujourd'hui dans la production de Bacon, qui avait l'habitude de détruire ses propres œuvres par autocritique. Sur les quelque 90 peintures emblématiques de l'artiste, 54 sont actuellement conservées dans des collections privées – y compris la présente œuvre –, tandis que les 36 autres, représentant 40 % de cet échantillon, font partie de collections publiques. L'essentiel de l'œuvre de Bacon reste donc aujourd'hui en mains privées : une situation favorable qui permet au marché de poursuivre son développement, bien que le nombre total d'œuvres soit assez limité.
Les institutions se sont activement engagées autour de l'œuvre de Bacon, ce qui assure la stabilité et la pérennité de son marché. Leur soutien permanent repose également sur des expositions récurrentes. Les expositions personnelles les plus récentes ont eu lieu à la Royal Academy of Arts de Londres en 2022, au Centre Pompidou de Paris en 2019-2020 et au Museum of Fine Arts de Houston en 2020. Ces événements majeurs, qui génèrent de nouvelles recherches et découvertes sur l'œuvre de Bacon et suscitent un regain d'intérêt de la part du public, devraient avoir un effet profond sur le marché, avec une augmentation de la valeur des œuvres.
En outre, la publication du catalogue raisonné de Bacon par Martin Harrison en 2016, après dix ans d'efforts, joue également un rôle important dans le renforcement du marché de Bacon. Véritable pierre angulaire, il jette un nouvel éclairage sur l'ensemble de la production de l'artiste et renforce la confiance dans le processus d'authentification de ses œuvres. Bien que les œuvres de Bacon arrivent régulièrement sur le marché, seules 191 peintures ont été proposées aux enchères sur la période de référence allant de 1986 à novembre 2021. Une succession d'œuvres majeures a été mise en vente depuis les années 2000, entraînant une hausse du marché de Bacon avec des valeurs de plus en plus élevées.
Le marché de Bacon est dominé par des ventes de grande valeur, avec une part de 35% en valeur réalisée par des œuvres dont les prix actualisés sont supérieurs à 10 millions de dollars, ce qui représente 83 lots vendus au cours de la période de référence. Parmi ces œuvres, 65 ont été vendues entre 10 et 50 millions de dollars (tous les prix sont actualisés sauf si une date de vente spécifique est mentionnée), ce qui représente une part de 27 % en valeur ; 16 œuvres ont été vendues entre 50 et 100 millions de dollars, ce qui représente 7 % en valeur ; et 2 œuvres ont été vendues à plus de 100 millions de dollars, ce qui représente 1 % du marché de Bacon en valeur.
Ce marché est resté stable jusqu'à présent pour les œuvres haut de gamme, les prix les plus élevés ayant surtout été atteints lors de deux pics : en 2007-2008 et en 2013-2014. Sur une période allant de 2007 à novembre 2021, 29 peintures ont été vendues au-dessus d'un prix actualisé de 40 millions de dollars. 14 de ces œuvres ont été vendues lors des deux moments qui ont connu un pic d'offre, et les 12 autres ont trouvé preneur sur le reste de la période, à l'exception des années 2009-2010.
En 2020, en pleine pandémie, le Triptyque inspiré par l'Orestie d'Eschyle (1981) a été acquis pour 84,5 millions de dollars avec un prix actualisé de 93 millions de dollars. Elle devient la troisième œuvre la plus chère de l'artiste : un record qui montre que le marché est resté solide pour les peintures de très grande qualité, qui sont toujours recherchées.
Les tableaux qui atteignent les prix les plus élevés ont presque toujours en commun un format de grande taille (9 des 10 lots vendus les plus chers) ; un format de triptyque (6 des 10 lots vendus les plus chers) ; une date de création comprise entre 1960 et 1969, la décennie la plus importante dans la carrière de l'artiste (5 sur 10) ; et un modèle connu, les plus précieux étant George Dyer et Lucian Freud (5 sur 10 ; 3 étant de George Dyer).
La présente œuvre, Trois études pour un portrait de George Dyer, a été vendue aux enchères une seule fois, pour 52 millions de dollars en 2017. Elle se classe donc au neuvième rang des peintures de Bacon les plus chères en vente publique et a atteint un record de vente aux enchères pour un petit triptyque de l'artiste. Compte tenu de sa vente en 2017, cette œuvre unique représente une part de 1,7 % du produit total des ventes de Bacon en valeur au cours de la période de référence.
Bacon a réalisé une quarantaine de petits portraits en triptyque, ce qui ne représente que 7 % de son œuvre - et ils sont rarement mis en vente. Seuls 19 petits triptyques distincts ont été vendus aux enchères jusqu'à aujourd'hui, dont neuf ont été exécutés dans les années 1960 et trois représentent George Dyer, y compris la présente œuvre. Parmi ces triptyques existants, seuls cinq représentent George Dyer : une série unique qui reste en partie en mains privées, puisque deux de ces peintures font déjà partie de collections muséales (le Tel Aviv Museum of Art et le Louisiana Museum of Art, Humlebæk). Trois études pour un portrait de George Dyer est un rare exemple de l'hommage émouvant de Bacon à sa muse dans cette échelle intime de triptyques encore disponible à l'acquisition.
Les œuvres emblématiques de Bacon passent occasionnellement aux enchères, et leur mise en vente publique génère toujours des prix records, tant la demande est soutenue. En juin 2022, Trois Études de Lucian Freud a été l'un des lots phares de la vente aux enchères Jubilee de Sotheby's qui s'est tenue à Londres. Acquise pour 52 millions de dollars, cette œuvre est la peinture contemporaine la plus chère vendue à Londres depuis 2014 et confirme le fort intérêt pour les peintures les plus importantes de Bacon. Selon l'étude d'Art Tactic sur le marché de l'art en 2022, les trois premiers artistes dans le segment de l'art moderne sont Pablo Picasso avec 388,8 millions de dollars de ventes aux enchères, devant Francis Bacon avec 224,9 millions de dollars et René Magritte avec 191,5 millions de dollars.
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1645301 31-Mai-2023 CET/CEST